L’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs de 2012 prévoit que « [l]’eau des Grands Lacs devrait […] être dénuée d’autres substances, de matériaux ou d’atteintes qui pourraient avoir des répercussions négatives sur son intégrité chimique, physique ou biologique […]. »
Les perturbations exercées à partir du milieu terrestre susceptibles d’altérer la qualité de l’eau sont évalués comme étant passables avec une tendance inchangée. L’état n’est pas actuellement évalué pour les sous-indicateurs de tendance climatiques; toutefois, les tendances à long terme sont présentées à l’adresse.
La partie nord du bassin des Grands Lacs demeurent largement inexploités et dominés par un couvert naturel. La partie sud est plus peuplée, et le couvert naturel y est moins important. L’aménagement, l’agriculture et la densité du réseau routier sont des facteurs de stress pour l’écosystème des Grands Lacs, en particulier dans les zones très peuplées. Les sols urbains et les terres agricoles sont importants pour la région des Grands Lacs parce qu’ils contribuent à soutenir l’économie et les populations; toutefois, la qualité de l’eau à ces endroits est plus susceptible de subir des dégradations.
La plupart des bassins lacustres ont connu une augmentation globale de leur population au cours de la période actuelle de 10 ans pour laquelle les données du recensement sont disponibles (2010-2020 pour les États Unis et 2011-2021 pour le Canada), la plus forte croissance démographique ayant eu lieu dans le bassin du lac Ontario, particulièrement au Canada. En fait, la population du bassin du lac Ontario devrait continuer d’augmenter rapidement, surtout dans la région du Grand Toronto, ce qui devrait exercer encore plus de pression sur le bassin.
Selon les données de 2015, il a été évalué que la couverture terrestre naturelle compte pour environ 66 % de la couverture terrestre globale du bassin des Grands Lacs. Le pourcentage de type de couverture terrestre varie grandement d’un bassin lacustre à l’autre. Par exemple, le lac Supérieur a une couverture terrestre naturelle élevée (97 %), comparativement au bassin du lac Érié (21 %). De 2000 à 2015, il y a eu une augmentation nette estimée de 2 893 km2 des terres aménagées dans le bassin des Grands Lacs. L’étendue globale de divers autres types de couverture terrestre a changé au cours de cette période, notamment une diminution nette estimée de 2 900 km2 des terres forestières et de 583 km2 des milieux humides.
La recherche a montré que la qualité de l’eau des Grands Lacs profite de la présence d’un couvert forestier en zone riveraine (terres le long d’un lac, d’une rivière ou d’un ruisseau). Les zones riveraines boisées fournissent des services écosystémiques essentiels, comme la diminution du ruissellement et de l’érosion et la régulation de la température de l’eau.
La quantité de rives des Grands Lacs qui ont été durcies (au moyen de matériel destiné à protéger le les rives contre les vagues et les changements de niveau d’eau) a augmenté. Le durcissement des berges peut modifier les habitats et le transport des sédiments. À l’heure actuelle, près du quart des rives des Grands Lacs évaluées sont modérément ou fortement durci.
Les affluents jouent un rôle important dans le transport des eaux de surface, mais l’utilisation des terres et les facteurs de stress des bassins versants ont un impact direct sur la qualité de l’eau dans les affluents récepteurs. Les données sur la qualité de l’eau de 72 affluents des Grands Lacs canadiens ont été évaluées à l’aide d’un indice basé sur l’ammoniac, les chlorures, le cuivre, le fer, les nitrates, les nitrites, le phosphore et le zinc. Les résultats de l’indice confirment que la qualité globale de l’eau des affluents est influencée par l’utilisation des terres, les résultats les plus faibles étant généralement observés dans les bassins versants plus urbanisés ou agricoles.
Les données climatiques à long terme révèlent généralement une augmentation des précipitations à l’échelle du bassin, une hausse de la température des eaux de surface et une réduction de la couverture de glace dans les Grands Lacs. Des études ont montré que le lac Supérieur est l’un des grands lacs qui se réchauffent le plus rapidement dans le monde. Le lac Supérieur affiche par ailleurs la plus grande diminution à long terme de la couverture de glace dans les Grands Lacs, la couverture de glace maximale ayant diminué de 35 % de 1973 à 2020.
En règle générale, les niveaux d’eau des lacs Supérieur, Michigan, Huron et Ontario ne montrent aucun changement global moyen significatif au cours des 100 dernières années, tandis que les niveaux d’eau du lac Érié ont augmenté. Les tendances à court terme néanmoins varier considérablement. Par exemple, les niveaux d’eau de tous les Grands Lacs ont augmenté au cours des 10 dernières années, et le lac Ontario a connu en juin 2019 ses niveaux mensuels moyens les plus élevés en plus de 100 ans. En raison des nombreux facteurs hydrologiques qui influent sur le niveau des lacs, il est difficile d’établir avec certitude si ces tendances du niveau de l’eau s’inscrivent dans la variabilité climatique naturelle ou s’il s’agit de tendances à long terme qui se maintiendront dans l’avenir. Toutefois, la hausse récente des niveaux d’eau est conforme à la très forte tendance à la hausse des quantités de précipitations observée au cours de la période de 10 ans la plus récente. En fait, les quantités totales de précipitations mesurées de 2011 à 2020 pour le bassin des Grands Lacs étaient supérieures à celles de toute autre période décennale depuis 1950.
Les changements climatiques peuvent avoir une incidence sur les habitats des Grands Lacs, notamment sur les zones de frai et d’autres habitats des espèces de poissons, l’étendue et la qualité des milieux humides côtiers, et la composition des forêts. Les changements climatiques peuvent également modifier les communautés biologiques, par exemple en contribuant à la migration vers le nord d’espèces indigènes envahissantes et en créant des conditions favorables à certaines espèces envahissantes au détriment des espèces indigènes. La qualité de l’eau des Grands Lacs peut également être altérée par l’augmentation du ruissellement, les changements dans le cycle des contaminants et des éléments nutritifs, et l’augmentation des proliférations des algues.
Sous-indicateur | Lac Supérieur | Lac Michigan | Lac Huron | Lac Érié | Lac Ontario |
Bon & S’améliore | Passable & Inchangée | Passable & Inchangée | Médiocre & Inchangée | Passable & Inchangée | |
Bon & Inchangée | Passable & Inchangée | Passable & Inchangée | Médiocre & Se détériore | Passable & Se détériore | |
Bon & Indéterminé | Bon & Se détériore | Bon & Se détériore | Médiocre & Se détériore | Médiocre & Se détériore | |
Indéterminé | Pas évalué | Passable & Inchangée | Médiocre & Se détériore | Passable & Inchangée | |
Inchangée | À la hausse | À la hausse | À la hausse | À la hausse |
Sous-indicateur | Lac Supérieur | Lac Michigan | Lac Huron | Lac Érié | Lac Ontario |
Inchangée | À la hausse | À la hausse | À la hausse | ||
Inchangée | Inchangée | À la hausse | Inchangée | ||
À la hausse | À la hausse | À la hausse | À la hausse | À la hausse | |
À la baisse | À la baisse | À la baisse | À la baisse | À la baisse |
Les informations climatiques ne sont pas évaluées de la même manière que les autres indicateurs de ce rapport, car les seuils de « bon », « passable » ou « médiocre » n’ont pas été établis pour le moment. Par conséquent, les tendances climatiques sont simplement évaluées comme étant « à la hausse », « inchangées » ou « à la baisse ». Notez que les ensembles de données utilises pour calculer ces tendances couvrent des périodes différentes et ne sont donc pas directement comparables.