L’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs de 2012 précise que « [l]’eau des Grands Lacs devrait […] être à l’abri de l’introduction et de la propagation d’espèces aquatiques envahissantes et d’espèces terrestres envahissantes qui nuisent à sa qualité […]. »
Prévention (taux d’établissement d’espèces aquatiques non-natives)
Impacts d’Espèces Aquatiques Envahissantes
L’évaluation de cet indicateur est fondée sur deux composantes : la prévention, mesurée en tant que taux de l’établissement de nouvelles espèces aquatiques non indigènes dans les Grands Lacs (état bon et tendance inchangée) et les impacts d’espèces aquatiques envahissantes (EAE) (état médiocre et tendance inchangée). L’évaluation de ces deux composantes met en évidence le succès de la prévention de l’établissement d’espèces aquatiques non indigènes (espèces qui ne sont pas indigènes dans le bassin des Grands Lacs et qui peuvent ou non avoir des impacts environnementaux et/ou socio-économiques négatifs connus). Cependant, les EAE déjà établies (espèces qui ont des répercussions environnementales et/ou socioéconomiques négatifs connues) continuent d’étendre leur aire de répartition.
À ce jour, 188 espèces aquatiques non-natives ont été déclarées comme étant établies dans les Grands Lacs, dont 64 sont considérés comme invasifs. Néanmoins, la réduction au cours des dernières décennies du nombre d’établissements a été une grande réussite, en grande partie grâce à la mise en œuvre de règlements sur l’eau de lest des navires transocéaniques et à l’exécution du programme d’inspection conjoint pour confirmer que tous ces navires gèrent les eaux de lest. Aucune nouvelle espèces aquatiques non-natives dont l’introduction par l’eau de lest a été confirmée ne s’est établie dans les Grands Lacs depuis 2006. Diverses efforts, comme le Système d’information sur les espèces aquatiques non indigènes des Grands Lacs évaluation des risques, qui intègre des données binationales, ont joué un rôle important dans la prévention de l’établissement de nouvelles espèces aquatiques non-natives.
De 2011 à 2020, quatre nouvelles espèces de zooplancton aquatique non-natives (Thermocyclops crassus, Mesocyclops pehpeiensis, Salmincola californiensis, et Diaphanosoma fluviatile) ont établi des populations hivernantes et reproductrices dans les Grands Lacs. La voie d’entrée de ces quatre espèces est incertaine. Malgré l’établissement de ces quatre espèces, il y a eu un ralentissement important des établissements d’espèces aquatiques non-natives par rapport aux deux décennies précédentes.
Les populations d’EAE peuvent s’étendre à l’intérieur des lacs et entre les lacs, notamment en s’accrochant aux bateaux, aux remorques et aux équipements utilisés par les pêcheurs à la ligne, les plaisanciers et les autres amateurs de loisirs. Il est essentiel de stopper la propagation des espèces envahissantes pour protéger les espèces natives et les habitats des Grands Lacs.
La lamproie marine est une espèce envahissante dominante et un parasite mortel de nombreuses espèces de poissons des Grands Lacs, comme le touladi. Les activités annuelles de lutte dans les Grands Lacs ont permis de réduire les populations de la lamproie marine d’environ 90 % par rapport aux effectifs datant d’avant les activités, et l’abondance de la lamproie marine a diminué dans la plupart des lacs. À l’heure actuelle, les indices d’abondance des lamproies marines adultes respectent les cibles dans les lacs Michigan, Érié et Ontario, mais les dépassent dans les lacs Supérieur et Huron.
Les Dreissenidés (moules zébrée et quagga) sont des espèces aquatiques envahissantes dans les Grands Lacs. Parmi leurs répercussions figurent la modification du cycle des éléments nutritifs, l’augmentation de la clarté de l’eau et la modification des communautés zooplanctoniques et phytoplanctoniques. Dans les lacs Michigan, Huron et Ontario, les populations des zones peu profondes et moyennement profondes semblent être stables ou en déclin, tandis que les populations de moules quaggas continuent d’augmenter dans les zones profondes de ces lacs. Dans le lac Érié, les densités globales de moules dreissénidées sont beaucoup plus faibles que les niveaux de pointe des années 1990, mais il existe une variabilité à l’échelle du lac.
Les espèces terrestres envahissantes, comme l’agrile du frêne, le Cygne tuberculé et l’alliaire officinale, sont largement répandues dans le bassin des Grands Lacs et nuisent à l’écosystème. Les systèmes de collecte de données sur les sciences participatives (sciences communautaires) sont de précieuses sources d’information sur la répartition des espèces terrestres envahissantes et sont utilisés pour renseigner le sous-indicateur.
Sous-indicateur | Lac Supérieur | Lac Michigan | Lac Huron | Lac Érié | Lac Ontario |
Evaluation du bassin des Grands Lacs est Bon & Inchangée | |||||
Médiocre & Indéterminé | Médiocre & Indéterminé | Médiocre & Indéterminé | Médiocre & Se détériore | Médiocre & Se détériore |
La tendance générale pour le sous-indicateur « Impact des espèces aquatiques envahissants » n’est pas une moyenne des évaluations des lacs, mais est basée sur des calculs séparés utilisant des données à l’échelle du bassin.
Sous-indicateur | Lac Supérieur | Lac Michigan | Lac Huron | Lac Érié | Lac Ontario |
Médiocre & S’améliore | Passable & S’améliore | Médiocre & Indéterminé | Passable & Indéterminé | Passable & Inchangée | |
Médiocre & Se détériore | Bon & S’améliore | Passable & S’améliore | Bon & S’améliore | Bon & S’améliore | |
Bon & Inchangée | Médiocre & Se détériore | Médiocre & Se détériore | Passable & Inchangée | Médiocre & Se détériore | |
La méthodologie utilisée pour évaluer ce sous-indicateur est en cours de mise à jour. Ce sous indicateur est évalué comme Indéterminé. |
L’évaluation globale du sous-indicateur Taux d’établissement de nouvelles espèces non indigènes aquatiques dans les Grands Lacs est uniquement basée sur les nouveaux établissements dans les Grands Lacs ; la composante de propagation de lac a lac est fournie ici à titre d’information supplémentaire. La lamproie marine et les moules Dreissenidés font partie des espèces déjà incluses dans les évaluations du taux et de l’impact. Leurs évaluations distinctes des sous‑indicateurs fournissent des informations plus détaillées.